vendredi 18 juillet 2014

LE VERITABLE LEADER, UN CRISTAL PUR



Comme son nom l’indique, il n’y a pas de leader sans suiveurs.
Mais quelle dynamique permet à ce leader, à cette personne qui est devant, d’être durablement suivie ?



Nombreux sont les articles sur le leadership dans la presse ou sur le net, et tous expriment un certain nombre d’éléments identiques : le leader est celui qui a une vision et sait motiver ses collaborateurs pour la réaliser.
Certes.
Ce sont effectivement des éléments essentiels, nécessaires, mais pas suffisants.

Replaçons-nous dans le contexte d’une entreprise.
Le leader est classiquement celui qui la dirige ; et ses suiveurs sont ses collaborateurs.
Le fait d’avoir une vision permet à ces derniers de comprendre quel but l’entreprise veut atteindre ; mais cela suffit-il à les emmener sur des chemins escarpés ?
Non, car plus que l’objectif de la vision, c’est le chemin pour y aller qui importe. C’est la crédibilité de ce dernier qui permet à la vision de s’incarner et de devenir crédible.
Mais supposons que nous sommes dans une entreprise où la vision du dirigeant et le chemin pour y aller sont explicites.
Et supposons également que les collaborateurs sont motivés (ce qui n’est pas toujours simple, loin de là, comme nous le savons tous).
Nous avons donc tous les éléments généralement énoncés comme permettant au dirigeant d’être un leader.
Êtes-vous pour autant sûr que les collaborateurs suivront durablement ce dirigeant, par-delà les risques et les aléas qu’il rencontrera pour mettre en œuvre sa vision ?
Personnellement, nous avons connu des entreprises où la vision était présente, où les personnels étaient motivés, mais où le dirigeant n’était absolument pas perçu comme un leader car il lui manquait une composante du leadership essentielle : la confiance des suiveurs en leur leader.
« Évidemment, nous direz-vous ; si l’on n’a pas confiance, on ne le suivra pas avec le même entrain que si l’on a confiance. »
Évidence trop peu souvent évoquée ; or la confiance ne se décrète pas, elle s’instaure dans le temps. Et se brise facilement.

Dans un précédent article, nous avions évoqué le fait que le leadership s’exprime au travers de postures qui sont le reflet de nos convictions et de nos croyances (cf. article sur ce blog - Leadership : de nos convictions à leurs conséquences, l'engrenage des postures), et que ses postures sont analysées en permanence par notre environnement, donc nos collaborateurs, donc nos suiveurs.



Or, si jamais, en tant que leader, nos postures ne reflètent pas ce que nos collaborateurs savent, ou pensent savoir, de nos convictions, ils auront un doute à notre égard qui germera et risquera d’éclore le jour où l’entreprise sera en « danger ».
Or, quoi de plus terrible que le doute ? C’est un cancer du leadership, car il contamine beaucoup trop de choses : la qualité et la sincérité des décisions collectives, la rapidité d’action, l’énergie, etc.
Les collaborateurs resteront peut-être motivés, mais pas forcément autant qu’ils pourraient. Ils auront peut-être des phases de ralentissement passifs, ou de remises en cause des décisions prises.
Et chaque fois qu’ils percevront un nouveau décalage entre convictions et postures, leurs doutes grandiront, s’amplifieront, et avec, le risque qu’ils arrêtent de suivre leur « leader ».

Le véritable leader se doit donc d’avoir une parfaite adéquation entre ses convictions et ses postures. Il doit être tel un cristal, parfaitement lisible (ce qui ne veut pas dire transparent).

Et toute distorsion visible pas ses collaborateurs créera un crapaud préjudiciable à son leadership.

A chacun ensuite d’apprécier ou non la couleur de ce cristal, sa forme, et de décider de le suivre… ou pas.



Auteurs : Xavier Baudard & Patrick Buffet